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 la couleur des sentiments. (baba)

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Baba Babende
Baba Babende

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MessageSujet: la couleur des sentiments. (baba)   la couleur des sentiments. (baba) Icon_minitimeMer 1 Juil - 9:45


   
Baba Babende

   
nom : Babende ; prénom(s) : Baba (non, ce n'est le diminutif d'aucun prénom) ; date de naissance : dix-huit janvier mille-neuf-cent-soixante-quatorze ; lieu de naissance : Long Beah (californie) ; origines : congolaises ; religion : musulman ; études/métier : entre en seconde année d'économie internationale à l'université de Long Beach ; situation financière : ses parents sont de simples ouvriers, il a obtenu un prêt car les bourses ne lui étaient pas accessibles ; situation amoureuse : joker ; orientation sexuelle ; gay refoulé. groupe : les noirs.

   
mes tics et mes tocs

   001. se ronge constamment les ongles, est toujours sous pression et ne se sent jamais complètement à l'aise. d'où son impulsivité et son côté colérique. il a tendance à s'emporter pour rien car il est toujours sur la défensive. ~ 002. il aime ses parents plus que tout, ils sont sa seule famille et nourrit pour eux un respect typique des familles africaines. sa soeur est son rayon de soleil. ~ 003. il a tendance à se faire plus facilement des ennemis que des amis. il a également tendance à se retrouver au coeur des polémiques et il ne compte, désormais, plus le nombre de fois où il a été arrêté par les flics. ~ 004. ses parents ne sont pas forcément fiers de lui mais, en règle générale, Baba trouve toujours le moyen de les réconforter et de les calmer lorsqu'ils s'inquiètent pour leur fils. ~ 005. il est encore puceau, même s'il a tendance à clamer haut et fort qu'il a, à son actif, plusieurs filles accrochés sur son tableau de chasse. ~ 006. la religion est importante pour sa famille, donc importante pour lui. il respecte les eus et coutumes dictés par sa religion même s'il n'est pas un fanatique, il reste pratiquant et croyant. ~ 007. il a découvert ses penchants pour les hommes que récemment, il n'est pas certain de son attirance mais il se doute bien qu'embrasser un autre mec fait forcément de lui un homosexuel. depuis, il est encore plus sur la défensive et n'hésite pas à taper quiconque voudra bien faire croire aux autres qu'il n'est pas normal ~ 008. au sein de sa communauté, Baba est une référence. il est le mauvais garçon par excellence, celui qui provoque des émeutes et qui est toujours en tête des piquets de grèves. ouais, Baba en fait voir aux blancs de toutes les couleurs et il n'en a pas honte. pour lui, il n'y a rien de plus normal que d'assumer la différence. il prône la tolérance, même sans forcément comprendre ce que ce terme peut bien vouloir dire.

   
j'ai mes opinions

   1. Que pensez-vous des émeutes de 1992 ? j'y étais, j'y ai goûté, j'ai adoré. cette effervescence mais pas uniquement, cet appel à la justice et ce goût de sang dans la bouche. c'était terrifiant, c'était excitant. toute la communauté noire réunie au même endroit, revendiquant les mêmes choses. nous avons toujours été une communauté solidaire mais lors de ces émeutes, notre instinct nous poussait à l'être deux fois plus. c'était impressionnant, c'était magistral et magnifique. ma mère me tuerait d'y être allé, mais je ne pouvais décemment manquer ce coup d'état.

   2. Quelles ont été les conséquences directes sur votre quotidien ? l'inculpation des policiers nous a donné foi en la justice américaine, plus ou moins. mais notre quotidien a bien changé car désormais, ils nous ont à l'oeil et observent nos moindres faits et gestes. là où autrefois je n'écopais que d'une heure de voirie (pour avoir chouré un carambar), aujourd'hui on me colle dix heures sur le dos. nos punitions sont plus lourdes et les policiers sont moins conciliants. mais pas uniquement, désormais, on nous regarde comme des animaux, comme si nous vivions dans un troupeau à même le sol. le respect qui nous est dû s'est évaporé en même temps que les émeutes ont pris fin et, désormais, on nous toise du regard.

   3. Quelles sont vos opinions sur la mixité et l'intégration des personnes de couleurs ? je suis partagé entre les bons et les mauvais arguments. quoi qu'il en soit, ce n'est pas à moi de faire évoluer la mentalité des dirigeants, ici. mais à ma manière, je pense être contre cette mixité. les blancs nous ont prouvé, tout au long de l'histoire, qu'ils ne nous considéreraient jamais comme leur égal. à mon humble avis, mélangé les couleurs n'est bon qu'à foutre le bordel, comme lorsque ma mère fait la lessive. chacun avec son prochain, on ne met pas du lait dans un café noir...

   
qui se cache derrière l'écran ?

   Bonjour, je m'appelle kenny, mais on me surnomme parfois fancy. J'ai actuellement 25 ans. et j'espère que le forum vous plaira.

   
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Baba Babende
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MessageSujet: Re: la couleur des sentiments. (baba)   la couleur des sentiments. (baba) Icon_minitimeMer 1 Juil - 9:45

nowhere is my home.


   
Tu veux connaître mon histoire ?

Elle me regarde en souriant, ma mère. Elle me regarde toujours en souriant. Et puis, souvent, elle pose ses yeux sur Malaïka et étouffe un léger rire. Notre ressemblance est frappante, c'est vrai, puisque nous sommes nés ensemble. Alors je tourne mon visage vers ma soeur et esquisse moi aussi un léger sourire. Je l'aime Malaïka, j'aime ma mère aussi... et puis, il y a mon père qui n'est pas là. Il est pourtant dix-huit heures mais il n'est toujours pas rentré. Alors je tourne mon visage vers maman et je hausse l'un de mes sourcils.

- Où est papa, maman ?
- Ton père sera bientôt là, mon chat.

Mais je comprends à la regarder qu'elle ignore tout des raisons de son absence. Alors je me contente de baisser les yeux et de serrer la main de Malaïka fort dans la mienne. Nous quittons la cuisine pour nous rendre dans notre chambre... car ma soeur et moi partageons encore le même lit. Nous avons sept ans tous les deux, maman nous explique que papa travaille très dur pour que nous ne manquions de rien. Alors Malaïka et moi nous contentons de les remercier, jour après jour, pour ce qu'ils peuvent nous offrir. Nous nous y asseyons et discutons, nous amusons. Dans notre bac à jouets, il n'y a que quelques vieilles poupées, de vieilles voitures et un jeu de carte un peu rabougri. Mais ce sont nos affaires, nous les aimons beaucoup. Maman nous achète parfois une petite figurine à tous les deux et cette dernière vient compléter notre maigre collection. Avec le temps, Malaïka et moi avons appris à nous contenter du peu de chose que nous possédions. Nous nous inventions de vraies histoires avec sa barbie et mon G.I. Joe ! Et puis, la porte d'entrée claque et la voix rauque de mon père raisonne dans le hall. Je me précipite hors de la chambre et descend les marches quatre à quatre. Lorsque j'arrive près de lui, je me jette à son coup et il me rattrape dans ses bras.

- Oh fiston... tu deviens de plus en plus grand, dis-moi.

Je sens son dos qui se courbe sous la pression. Il me repose à terre et m'embrasse sur le front. Ses yeux sont marqués par la fatigue, ses traits tirés et ses mains tremblent légèrement. Il embrasse ma mère et puis, tous les deux, s'enferment dans la cuisine. Je reste debout, face à la porte, à attendre qu'elle s'ouvre mais les chuchotements que je perçois et les sanglots de ma mère me font comprendre que les problèmes d'adultes resteront à jamais un grand mystère pour nous. Malaïka me rejoint sur le seuil et sa main cherche la mienne. Je la presse, prendre soin d'elle reste mon unique mission. J'ai sept ans, et je suis noir.

(...)

Une perle de pluie suinte sur mon visage, dégouline le long de ma joue et crève au coin de ma lèvre. Une autre l'imite et brusquement, c'est un véritable déluge. Je reste stoïque, le visage neutre et l'expression vide de toute émotion. La main de ma soeur enlace ma gauche, celle de ma mère agrippe ma droite. Tous trois contre le monde, face à un cercueil en bois mal verni. Il n'y a pas foule, quelques voisins et quelques amis, mais le brouhaha ne nous distrait pas. Le cimetière est mal entretenu, les haies ne sont pas taillées et les ouvriers de la voirie ont tout juste l'air d'attendre impatiemment l'heure du dîner. Le cercueil est glissé dans un trou mal creusé, et sera très vite enterré. La cérémonie ne sera pas longue... la pluie suffira à tamiser la terre qui ensevelira ce qu'il restera de mon père. Le regard neutre, j'écoute pleurer ma mère, sangloter ma soeur. Mon coeur se serre mais ma colère est vaine, il ne rentrera plus. Et puis, tout le monde s'en va et je reste, planté là, devant une tombe au prix abordable. Une pierre mal gravée pour un homme sous-estimé. Noir est la terre qui le recouvre, noir est le monde qui nous entoure et pourtant... noires sont les personnes que l'on rejette ! J'ai treize ans, mon père est mort.

(...)

Elle se tient face à moi, l'index sur mon torse. Elle me dévisage du regard, me tue de ses yeux foncés tandis que son doigt s'enfonce plus encore dans ma poitrine.

- Que dirait papa s'il voyait le crétin que t'es devenu, Baba.
- Je te défends de parler de lui, Malaïka.
- Tu devrais avoir honte... Tu fais souffrir tout le monde en agissant comme un voyou.
- Ce ne sont pas tes affaires.

Je ne sais pas à quel moment nous nous sommes perdus de vue, elle et moi. Certainement après le décès de notre père... lorsque j'ai cru bon de galvaniser ma colère en devenant un délinquant et qu'elle a décidé d'être présente pour maman et pour l'aider à surmonter son deuil. Moi, j'ai commencé à voler des sucettes, des clopes et des magazines en tout genre dans les kiosques... Elle est devenue une fille modèle et intègre, douée dans ses études et réfléchie. Moi, petit voyou, elle, véritable génie ! Et puis, entre nous, notre mère... fatiguée, lasse, éreintée. Entre les convocations du proviseur de notre collège et les arrestations dont je suis coupable, elle ne tient plus la forme d'autrefois. Le décès de notre père pèse sur ses épaules, mais également sur les miennes. Alors comme un con, je ne trouve pas la force d'arrêter.

- Tu ne crois pas qu'elle a déjà suffisamment souffert ?
- Tu ne crois pas que tu ferais mieux de la laisser vivre tout ça par elle-même plutôt que de lui tenir sans arrêt la main ?
- T'es pathétique Baba.

Et elle avait raison... mais j'ai mis du temps à m'en rendre compte. Le deuil est une épreuve douloureuse dont chacun met son temps à s'en remettre. J'ai donné plus de cent-vingt-sept heure à l'Etat pour réparer les dégâts que j'avais pu causé. J'ai taillé des haies, ramasser des déchets et me suis même occupé de repeindre certains murs que j'avais moi-même recouvert de graffiti. Au fond, ça m'aidait à ne plus penser à mon père, à l'état dans lequel on l'avait enterré et aux moyens qui nous faisaient défauts. A ces blancs qui sortaient le samedi soir dans des hôtels de luxe quand nous crevions de faim de l'autre côté de la rivière. Ouais, la différence, l'intolérance... toutes ces petits détails qui m'ont sauté en pleine face, me faisant prendre conscience de la situation de ma mère, femme de ménage, et de mon père, ouvrier dans une fabrique de cintres. Mal jugés, mal vus, mal considérés... et tout ce que nous méritions avait été à peine un quart d'heure dispensé par un prêtre blanc pour une messe en l'honneur de mon père. Ouais, c'était ma manière à moi d'emmerder les blancs, d'emmerder le monde et surtout d'emmerder les idées préconçues... mais j'étais trop fier pour l'admettre, alors j'ai continué à voler, à braquer, à frapper, à détériorer ! Et puis, un beau jour, j'ai fini en taule. J'avais seize ans et ma mère s'est ruinée pour payer ma caution... électrochoc, j'ai dû faire acte de repentance et reprendre ma vie en main.

(...)

Les émeutes ont chambouler la ville, emportant avec elles les idées et stéréotypes à l'égard des races, peut-être, mais enfonçant plus encore l'Homme dans ses idéaux racistes et dégradants. J'entame ma deuxième année à l'université de Long Beach. Là où ma soeur aurait dû obtenir une bourse pour ses résultats exceptionnels, elle n'a pas eu d'autre choix que de travailler tout un été en esclave dans une boutique tenue par une blanche pour s'offrir le luxe d'une chambre sur le campus. Ouais, les différences sont toujours là... car nous n'avons eu du mérite que de trouver les fonds nécessaires pour payer notre place à l'université. Trop noir pour être considéré comme favorable à une bourse et pas assez étranger pour qu'on nous vienne en aide. Là où le monde part en couille, nous, nous cherchons notre place sans savoir laquelle nous conviendrait le mieux. Désormais, ce n'est plus une question d'éthique et de popularité mais de couleurs. Les gens ne se mesurent plus au mérite mais au caractère foncé de leur épiderme. Je suis l'un des leurs, un noir. Considéré à tort comme un malfrat, un voyou, un délinquant. Les professeurs me toisent et mes camarades me craignent. Un seul écart de conduite et on craint l'émeute... oui, j'ai le pouvoir au creux de mes mains, celui de faire tomber la foudre sur n'importe qui. Alors on m'évite, sinon les gens de ma race. Car c'est ainsi qu'on est parqué aujourd'hui, par couleurs. Je suis de ceux qui votent non à l'intégration... quand mon coeur s'entiche d'un blanc ! Pitoyable, peut-être, mais beaucoup trop meurtri par la nature des visages pâles pour leur accorder le bénéfice du doute. La vie à Long Beach est un combat, et je mène le mien sans prêter attention aux dégâts que je pourrais causer.
   
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